Aux marges de la parenté : origines et nouvelles configurations familiales (2018-2022)

Quel sens donner aux liens – réels ou fantasmés – unissant les personnes qui, sans être parentes au sens légal du terme, sont reliées par les circonstances d’un acte procréatif ?

Les réponses à cette question sont diverses : suscitant parfois de longues quêtes identitaires, les « origines personnelles » peuvent aussi demeurer secrètes, déniées ou simplement sans importance pour de nombreuses personnes ne connaissant pas les conditions et/ou les protagonistes de leur naissance.
Les vifs débats que suscite la question des origines révèlent cependant qu’elle interroge nos conceptions de la parenté et de l’identité, offrant un angle d’analyse privilégié des reconfigurations familiales contemporaines. La dissociation croissante de la procréation et de la parenté y produit en effet des relations et des figures « nouvelles » : dans l’adoption comme dans les familles issues de la procréation assistée, les circonstances sont aujourd’hui plus nombreuses où des personnes procréent mais ne deviennent pas des parents, demeurant ainsi « aux marges » de la parenté.
Le présent projet veut explorer ces marge, en étudiant les figures de l’origine, les récits qui les constituent, la place qu’elles occupent (ou non) dans l’histoire des individus adoptés, nés du recours au don de gamètes ou à la gestation pour autrui (GPA).

Par une approche pluridisciplinaire (histoire, anthropologie, sociologie, droit) et comparative, nous souhaitons décrire empiriquement et du point de vue des personnes adoptées ou nées du recours à la procréation assistée l’émergence et les différentes modalités d’existence des relations associées à l’origine dans les configurations familiales contemporaines au sein de différents pays (France, Royaume Uni, Belgique, Italie, Québec, Etats-Unis, Brésil).